Partagée entre envie, passion, raison et déraison,
Seule assise dans le noir sur ce méchant paillasson,
Errances de ses idées si torturées ces temps-ci,
Elle sombre un peu plus dans ces abîmes de raison apauvrée,
Autour d'elle, semer le trouble, le chagrin, la peine aussi,
Ne la retenez pas, laissez là partir une fois assommée,

Du froid au chaud, du rire aux larmes, elle n'a qu'un pas,
Sur cette route aussi un écart seulement à faire,
et demain?

Faire de Vous, le Mien
Vous laisser me mettre des liens
Me donner sans retenue aucune
sans envie de fortune

Prendre le temps de parcourir un corps
Détailler chaque partie même la plus infime
Continuer doucement puis plus fort
Aller jusqu'aux parties les plus intimes<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Tomber ensemble dans les abîmes de la déraison
Chaque jour, sans se soucier des saisons
Prendre le temps de Vous découvrir encore
Vous donner plus sans faire d'effort

Me rendre docile, cacher mon côté animal
Ne pas avoir peur d'avoir mal
Car Vous serez doux avec moi
Et moi, patiente avec Vous

Allongée là, à votre merci,
La vue, par ce foulard, obscurcie,
De la nudité m'accoutumer,
Les mouvements, par ces liens, entravés,

Apprécier le contraste de la froideur du plancher,
Mon corps par ces liens devenant enflammé,
Votre main sur ma peau pour me calmer,
Votre regard dans le mien pour me rassurer,

Etre cette petite chose rebelle entre vos doigts,
Avancer en confiance sans me demander pourquoi,
Vous donner ma confiance parce que je suis la vôtre,
Et que vous fassiez de moi votre digne apôtre...

Torturez-moi, faites moi plier comme il vous sied,
Ne regardez pas les larmes coulant sur mon visage déformé,
Assénez-moi de coups toujours plus forts contre ma chair innocente,
Laissez l'empreinte de votre main sur ma peau blanche,
Faites de moi l'œuvre dont vous rêviez,
Que mon âme vous soit dédiée,
De tortures en tortures, mon corps vous prendrez disposition,
Entièrement la vôtre, je deviendrais votre chose en soumission,
D'humiliations, de Domination vous userez de ma personne,
Mon échine se courbera lorsque votre personne entrera,

Vous serez fier, cette fierté sera mon bonheur

Assise seule à demi nue sur cette chaise froide et humide,
Elle attend que l'inconnu place sur son corps des brides,
La tête baissée, elle écoute, à l'affût du moindre bruit de pas,
Jusqu'au moment ou, entre ses bras, elle s'abandonnera,

La démarche de cet homme se fait soudain entendre,
Elle sait que c'est de lui que tout va dépendre,
Fébrile, la chaleur en elle se fait grandissante,
Sa tenue, sa posture la rendent plus aguichante,

Un claquement de doigts la fait sursauter,
Il est là, derrière elle, prêt à ordonner,
Obéissante, elle relève la tête pour accueillir sa parure dorée,
De son corps ainsi offert, il pourra user.

Un foulard noué sur ses grands yeux bleus,
Une main massive, délicatement posée sur ces cheveux,
L'autre prenant possession de son corps ainsi présenté,
Les petits jouets posés non loin, la suite est éternité....